5 albums sortis en mars 2025 à ne pas manquer

On est pas bien, là, sous l’avalanche des sorties ? Votre serviteur a une nouvelle fois fait le travail de déblayage. Et une nouvelle fois, y’en a pour tout le monde. De l’anarchie rap de Carti, aux envolées baroques de Destroyer, jusqu’aux errances ambient de Lucy Liyou. Et la liste est longue. Bonne écoute.

Dan’s Boogie – Destroyer

Dans le sillon des discographies où les sorties s’enchaînent sur un niveau de qualité assez bluffant, Destroyer se situe plutôt bien. Pour son quatorzième album, Dan Bejar nous gratifie à nouveau d’une épopée glam renversante, tant imprévisible à tous les étages dans sa forme, ses arrangements, qu’émotionnellement intense dans son récit introspectif. Un disque de Destroyer, un grand.

Playboi Carti – MUSIC

L’une des sorties les plus attendues de cette année (ou plutôt ces dernières année) s’est matérialisée en un mastodon de trente titres (trente quatre, depuis la version deluxe). Playboi Carti a donné aux fans ce qu’ils attendaient, avec une matière au rendez-vous, malheureusement, sans y mettre la forme attendue. Un blockbuster imposant, mais loin des standards de ses deux derniers albums, classiques du rap contemporain.

Every Video Without Your Face, Every Sound Without Your Name – Lucy Liyou

Lucy Liyou, artiste coréo-américaine remodèle depuis plusieurs années les formes musicales, mêlant poésie, ambient, jazz, field recordings, pop et même des éléments d’Opéra coréen traditionnel. A 19 ans, elle commence un album centré sur l’acceptation par ses parents de sa nouvelle identité trans. Sept ans plus tard, l’album prend enfin vie. Emmenant par cette même occasion les morceaux vers de nouveaux territoires sonores et thématiques. L’amour, la reconnaissance, sous toutes les formes, susurrées au loin sur des plages de textures envoûtantes.

From Time to Time – Eggy

Eggy sort son deuxième album sur le label qu’on ne présente plus, Flightless Records. Les Australiens étendent leur son sous forme de capsule temporelle, traversant les décennies, empruntant des sonorités analogiques et numériques aux époques, avec une ambition cinématographique assumée. Comment embrasser le passé pour mieux aborder le futur ? Réponse sur From Time to Time.

Lust for Life, Or: How To Thread The Needle And Come Out The Other Side To Tell The Story – Courting

Un pâturage de violons, des jactations hyperpop, puis une bascule indie-punk regressive. À peu près tout le nouveau Courting se retrouve résumé dans les trois premiers morceau. Nouveau témoignage, toujours très éclairé, des aventures imprévisibles qui animent le groupe de Liverpool depuis quelques disques. Plus direct, ce Lust for Life n’en reste pas moins très stimulant et prouve une nouvelle fois qu’il faut toujours compter sur Courting côté indie rock pour prendre des risques (clins d’oeil appuyé aux autres fainéants).

Pour aller plus loin, mes mentions vont à :

  • Jay Marie, Confort Me – Mess Esque
  • Glory – Perfume Genius
  • Games People Play – Desire
  • EARTHBREAKS – The South Hill Experiment
  • For Melancholy Brunettes (& sad women) – Japanese Breakfast
  • Big In The Suburbs – Welly
  • Night Life – The Horrors
  • Equus Asinus – Men I Trust
  • From The Private Collection of Saba and No ID – Saba & No ID
  • Nouveau Monde – Jonathan Personne
  • The Overview – Steven Wilson
  • Yarin Yoksa – Derya Yıldırım & Grup Şimşek
  • Fata Morgana: Dawn – St. Lucia
  • October Country – Ghost Mountain
  • Bucolic Gone – LAKE
  • This Side of the Island – Hamilton Leithauser
  • Stumbledown Terrace – Kinski
  • The Haar – Black Foxxes
  • Carré Magique (EP) – Terrain Vague
  • Delicious Delusional (EP) – Jelly Crystal
  • Again Again (EP) – Dana Gavanski

Comme toujours, tout et plus encore à retrouver dans la playlist Spotify de Sonne Qui Peut